Il y a des chiffres qui laissent rêveur : 60 milliards de photos sont tirées chaque année. Autant dire que c'est un marché très florissant. Pourtant, il n'est en progression que de 5% par an. D'où la nécessité pour l'industrie photographique de trouver un produit pour relancer la vente d'appareils photos et de pellicules.
Et elle a trouvé : avec l'APS, l'Advanced Photo System, nouveau standard, Kodak, Fuji, Minolta, Canon et Nikon espèrent bien augmenter de près de 20% la vente d'appareils et de pelloches d'ici 2 ans et remplacer le parc des 24x36 d'ici 10 ans. Les cinq grands du marché parlent de véritable révolution technologique.
Qu'en est-il exactement ? L'APS repose sur la technique traditionnelle du film argentique avec un gros plus : la présence d'une piste magnétique contenant des informations numériques sur le bord. D'où des avantages indéniables pour le photographe amateur, vraiment amateur ! Pas de risque de sous ou sur-exposition car la bande magnétique enregistre les informations de chaque prise de vue. Pour les amateurs moins amateurs, il y a la compatibilité avec la technologie numérique.
Et c'est là-dessus que Fuji compte prendre des parts de marché en commercialisant des périphériques : scanner APS qui numérise en quelques secondes les prises de vue, lecteur pour la télévision qui permet la visualisation des photos, avec la possibilité de créer un diaporama. Aux dires des fabricants, l'APS fait faire un bond à la photographie en lui permettant de répondre à la demande de multimédias.
C'est peut-être oublier un peu rapidement que l'on peut déjà numériser des photos et les retravailler sur ordinateur... D'autre part, on attend avec impatience la commercialisation des scanners par Fuji et leur prix de vente.
L'APS a cependant d'autres avantages : la cassette ou cartouche (et non plus la bobine) ne possède pas de bande amorce, ce qui rend le chargement dans le boîtier aussi simple que l'introduction d'une cassette vidéo ou audio dans un magnétoscope ou phone. Les appareils sont plus petits et plus légers de 20 à 25% (du jetable à des modèles pro). Il y a possibilité de choix entre trois cadrages de photos au moment de la prise de vue (standard 10x15, groupe 10x18 et panoramique 16x25) et on peut mettre des légendes au dos de chaque photo (date, heure, texte perso).
Enfin, le stockage des négatifs est simplifié : les négatifs restent dans la cassette après le développement, et sont rendus avec les tirages et une planche contact. Plus de morceaux de nègs qui traînent partout, s'égarent et s'abîment...
En revanche, on peut mettre déjà en avant deux inconvénients majeurs :l'inexistence de films diapos et le prix qui sera de 15 à 20% plus élevé pour les pellicules (37 francs les 25 poses chez Kodak) et pour les appareils, et de 30% plus cher pour les travaux photo.
Alors ? Révolution technologique ou coup de marketing ?